L’aqueduc du Gier dans sa totalité, incluant la boucle de la vallée de la Durèze, se développe sur une longueur de 86 km, pour une dénivellation de 105 m, soit une pente moyenne de 1,1 m/km.
Il traverse 21 communes, 11 dans le département de la Loire et 10 dans le Rhône. Son parcours a été reconnu en plus de 250 sites. Son débit est estimé à 15000 m3/jour. L’époque de la fin de sa construction, envisagée aujourd’hui, serait le milieu du Ier siècle après J.-C.
L’aqueduc conserve, d’un bout à l’autre, la même direction générale, d’orientation nord-est. On peut cependant distinguer trois secteurs : le premier dans la vallée du Gier ; le deuxième sur le plateau lyonnais dans sa partie sud ; le troisième aboutissant à Lyon après franchissement des grandes vallées du Garon et de l’Yzeron.
C’est, normalement, un canal maçonné, revêtu d’un enduit étanche en mortier de tuileau (terre cuite concassée mêlée à de la chaux), voûté en plein cintre. Construit dans une tranchée, il est recouvert de terre, ce qui le protège, mais aussi le soustrait à la vue.
L’eau doit couler lentement, calmement, de façon à ne pas dégrader l’enduit.
Une bonne vitesse est de l’ordre de 1m/s, ce qui équivaut à l’allure de la marche d’un homme. A cette fin, la pente du canal est très faible, de l’ordre de 1 pour 1 000 (1 mm par mètre), et régulière. Et le parcours, étroitement adapté au relief, est souvent très sinueux.
Parfois, pour éviter le long contour d’une élévation de terrain, il peut être plus économique de percer un tunnel. Mais l’opération est difficile, et les tunnels sont assez rares, et de longueur restreinte.
Pour la traversée d’un vallon, le canal est le plus souvent porté par un pont, et pour le franchissement d’une zone déprimée ou en déclivité, par un mur épais ou une file d’arches. Le canal, sorti de terre, est alors visible : c’est tout ce que, en général, on connaît d’un aqueduc. Ces substructions aériennes ne représentent cependant qu’une toute petite partie de l’ouvrage, environ 5% de la longueur.
Si une vallée trop profonde se présente, la construction d’un pont n’est plus du domaine du possible. Le canal laisse place à une conduite appelée siphon, fonctionnant d’après la loi des vases communicants. Cette technique est délicate, et demande des connaissances étendues et une grande expérience dans le domaine de l’hydraulique. Elle a été brillamment mise en œuvre dans l’Antiquité, mais peu souvent, et, mis à part trois cas en Turquie, c’est à Lyon que l’on trouve les plus nombreux exemples.
Pour l’entretien, le nettoyage et les réparations du canal, il faut pouvoir y pénétrer. Pour cela, de distance en distance, des ouvertures sont ménagées dans la voûte. Ce sont, comme sur nos réseaux modernes, des regards. On les trouve aussi bien sur le canal aérien, porté par un pont ou une file d’arches, que sur le canal enterré, en tranchée ou en tunnel. Dans ce dernier cas, le regard a l’aspect d’un puits. Enfin, des bornes protégeaient l’aqueduc.
On peut lire sur la borne de Chagnon le texte en latin dont la traduction est :
« Par l’autorité de l’empereur César Trajan Hadrien Auguste, à personne n’est accordé le droit de labourer, semer ou planter dans cet espace de terrain qui est destiné à la protection de l’aqueduc ».